Oran, 5 juillet 1962 by Zeller Guillaume

Oran, 5 juillet 1962 by Zeller Guillaume

Auteur:Zeller, Guillaume [Zeller, Guillaume]
La langue: fra
Format: epub
Tags: Guerre d'Algérie
Éditeur: Tallandier
Publié: 2015-11-10T23:00:00+00:00


LE DISPOSITIF FRANÇAIS À ORAN

Lorsque le général Katz prend ses fonctions en février 1962, la violence à Oran atteint un sommet. L’OAS multiplie les attentats, tandis que le FLN intensifie les opérations terroristes. Dès son arrivée dans la ville, le général Katz dresse l’état de ses moyens, en coordination avec le préfet, Pierre Denizot. La confusion règne. Depuis que les pouvoirs civil et militaire sont de nouveau séparés185, c’est au préfet de police qu’incombe la responsabilité de la sécurité et du calme dans la ville. Mais, faute de moyens, il n’a d’autre choix que de faire appel à l’armée, et donc de recourir au général Katz. Jean-Pierre Chevènement le confirme sans ambiguïté : « Le vrai patron de la ville était le général Katz186. » Pour assurer sa mission, le général peut s’appuyer sur 6 000 hommes effectivement formés au maintien de l’ordre : gendarmes mobiles, compagnies républicaines de sécurité et policiers du corps urbain. Des moyens beaucoup trop faibles, décrète le général Katz, qui les estime en outre peu sûrs, soit en raison de la sympathie affichée par certains pour le combat de l’OAS, soit au contraire pour leur proximité avec la cause du FLN, manifeste au sein des effectifs musulmans du corps urbain. Sur ces 6 000 hommes, 3 000 seulement sont fiables, estime le général187.

Le dispositif militaire établi sur le secteur comprend des unités de l’armée de terre, de l’air et de la marine. Avec ses presque 18 000 hommes, il est plus étoffé, mais sa spécialité n’est pas le maintien de l’ordre. On compte plusieurs régiments d’infanterie et d’infanterie de marine, des zouaves, des cuirassiers, des chasseurs portés, des unités d’artillerie. S’y ajoutent les forces aériennes de la Senia et les unités de l’aéronavale établies à Mers el-Kebir, qui ne relèvent pas de l’autorité directe du général Katz mais sont appelées à agir en coordination étroite avec le dispositif terrestre. Comme les forces de l’ordre, ces éléments suscitent les réserves du nouveau commandant du secteur. De nombreux hommes, cadres ou non, sont des Européens d’Oran, susceptibles eux aussi d’apporter une aide à l’OAS sous forme de renseignements, de sabotages ou de livraisons d’armes. Par ailleurs, les unités déployées comprennent de nombreux appelés du contingent, peu formés à l’extrême difficulté de la mission. « Il aurait fallu les parachutistes de la bataille d’Alger, mais ceux-ci n’étaient plus sous les drapeaux et ce qu’il en restait […] ne semblait plus assez sûr pour une telle mission188. »

Le général Katz s’emploie donc à réorganiser le dispositif général pour combattre les membres de l’OAS et ceux du FLN qui agissent dans les quartiers musulmans ainsi qu’à la périphérie des quartiers européens. Les patrouilles sont systématiquement renforcées, des barrages établis sur tous les axes stratégiques, les véhicules inspectés, les immeubles fouillés. Les unités de l’armée sont mêlées aux forces de l’ordre traditionnelles pour dissuader l’OAS de les attaquer : en effet, la mort de militaires, appelés du contingent ou engagés, serait désastreuse pour l’organisation qui compte faire basculer dans son camp les régiments stationnés dans la région.



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